Les dessins
 
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Attelage de mules

Berger sur échasses

Repas du matin
     


Roger Sourgen

Lac de Chiberta


Les Landes


Roger Sourgen

L'étang blanc

 
   


Berger

On peut s'étonner de la mine peu réjouie du berger.
Il faut se rappeler que, avant l'assainissement du pays et les grands boisements, la condition humaine dans les Landes était dure.
Dans les régions les plus déshéritées, la malnutrition prédisposait les Landais au rachitisme et à la pellagre, maladie qui s'accompagnait d'inflammations de la peau et s'attaquait au système nerveux ; le paludisme régnait en certains lieux à l'état endémique.


Homualk

Résiniers


JL Coulaud

Le rampeau se déroulait sur une piste, dite « plantier », qui était bordée de planches pour contenir la course de la boule, et mesurait 3 à 4 mètres de large, pour 20 mètres de long. Pour gagner, il fallait renverser les quilles d'un seul coup, et laisser l'une d'entre elles debout.



Costumes landais


V. Foulquier

Habitants des Landes

L'habitant des Landes



Chêne liège, la levée de l'écorse
 

La "Gironde illustrée" du dimanche 6 septembre 1891

Un incendie dans les Landes

Épisode de l'incendie des Landes
(sept victimes)

La gravure de notre huitième page représente un épisode du terrible incendie qui a consumé, vendredi dernier, 2.000 hectares de forêts de pins et de landes, près de Saint-Jean-d'Illac (Gironde). Un groupe de sept personnes, quatre hommes et trois femmes, dont une fillette de quatorze ans, travaillaient à enrayer le fléau. Ils avaient établi un contre-feu, c'est-à-dire qu'ils vaient mis le feu à une bande de lande qui devait rejoindre le foyer de l'incendie et faire le vide autour de lui.
Le vent soufflait du sud-ouest. Brusquement, le vent saute et rejette vers les malheureux les flammes qu'ils viennent d'allumer, et les enveloppe d'un gigantesque tourbillon de fumée.
Tous les sept se jettent à terre, la face dans le sable, les mains crispées sur la bouche pour éviter la fumée qui les asphyxie. Aucun ne se relève. On entend pendant un instant des hurlements étouffés et tout est fini.

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Extrait de "LES PEUPLES DE LA TERRE"
Publication de la Librairie Hachette et Cie.
(Bibliothèque des Ecoles et des familles.)

Bergers landescots

Imaginez un ancien fond de mer asséché, plat, sablonneux, que l'hiver transforme en marécage; tout couvert, l'été, du tapis ras des bruyères aux jolies clochettes roses ou violettes, de buissons de genêts aux fleurs d'or qui font sur le sol de grandes taches pourpres et jaunes. Ça et là, des bois maigres de grands pins ébranchés, au feuillage d'un vert sombre et terne. Telle est la Lande gasconne dans la partie aujourd'hui encore restée sauvage. Ni champs ni culture, ni villes ni villages, ni routes ni chemins ; à peine des sentiers. Seulement vous pourriez voir, isolées ou groupées en petits hameaux épars à la lisière des bois, des maisonnettes de terre et de branchages, basses sous des toits de roseaux ou d'écorses, d'où sort une fumée bleuâtre dont l'odeur résineuse se répand au loin. La population pauvre, rare, disséminée, elle-même quelque peu sauvage comme la bruyère et la pinaie, est faite de résiniers qui vont dans les forêts recueillir la gemme (résine) suintant des troncs blessés des pins, et de bergers qui mènent leurs petits moutons noirs en grands troupeaux errants sur la lande immense hérissée de buissons rudes, épineux, coupée de flaques d'eau. Pour se tirer d'un terrain si peu commode, en l'absence de voies et de foulées, nos pâtres landais ont imaginé un singulier et ingénieux moyen qui est de marcher sur de hautes échasses, souvent dépassant la taille humaine. Là-dessus, perché, grandi de toute la grandeur de ces bizarres prolongements, le berger voit de loin ses moutons parmi les brandes (bruyères). A l'aide de ses chanques, - c'est ainsi qu'il appelle ses bottes de sept lieues, - vous le verriez parcourir la plaine à pas de géant : il enjambe par-dessus les buissons sans se déchirer, piétine tout au beau travers des mares sans se mouiller, s'appuyant en outre sur un très long bâton qui lui sert en même temps de houlette. Veut-il se reposer ? le bâton est pourvu à son extrémité d'une étroite rondelle de bois : l'homme pique en terre sa perche, s'assied sur la rondelle en écartant les jambes, et le voilà juché sur ce bizarre escabet à trois pattes où il se tient en équilibre avec une merveilleuse aisance, et - comme il faut bien occuper ses loisirs - du haut duquel, tout en surveillant ses maigres ouailles, à l'ombre se son chapeau à grands bords ou de quelque pin solitaire, il tricote tranquillement ses bas. Partant, le matin, pour le pâturage, le pastourel sort de chez lui ... par la fenêtre ; assis sur le bord de la croisée, - ou bien encore sur le haut du mur de son coutil, ou enfin sur la branche basse de quelques pin tordu, - il attache solidement à ses pieds et à ses jambes, avec des courroies, les étonnants appendices, imités peut-être des échasses naturelles du héron et de la grue, dont il ne descendra guère que le soir, en rentrant à la chaumine où l'attendent la miche de pain brune et le fromage sec, l'écuelle de lait aigre. Les femmes aussi vont sur les échasses, et le plus curieux est de voir les bambins et bambines de cinq ou six ans, déjà forts lestes, s'exercer autour de la maisonnette à leur futur métier.

C. Delon

Dessins de J. H. Bonnefoy